LA « COHESION SOCIALE », UNE CAUSE PERDUE?

Publié le 6 septembre 2025

Dans la vie, beaucoup de choses se réalisent seulement à la suite d’une heureuse constellation d’étoiles, ce qui signifie, suite à une constellation d’éléments favorables.

En langage scientifique on dirait :  un « effet » est souvent un résultat de nature « multifactorielle », donc résultat d’une combinaison de plusieurs « causes nécessaires », mais « pas suffisantes » si elles sont prises une par une.

C’est leur combinaison qui déclenche l’événement !

Ceci est aussi le sort de la fameuse « cohésion sociale » (ou « socle commun »), tellement mise en cause, et parfois déjà disparue à notre époque. Cette mise en cause de la « cohésion sociale » est à observer à tous les niveaux. Nous pouvons ainsi le voir au niveau familial, au niveau des villages et des villes, au niveau des nations, au niveau de l’Europe, et aussi au niveau mondial, où les règles internationales relatives au système monétaire, au commerce, à la limitation de réchauffement climatique et à la limitation d’armements nucléaires, des règles partagées depuis des décennies, sont aujourd’hui piétinées brutalement par l’esprit de la force et du « chacun pour soi ».

Cette érosion du « socle commun », cet affaiblissement du souci pour le « bien commun » est évidemment dû à un individualisme excessif, que tout le monde déplore, et qui trouve son origine dans une nouvelle définition de l’Homme.

Selon cette nouvelle définition de l’Homme, on n’entend plus par être humain une « personne » (être humain qui a besoin de l’autre pour exister), mais un « individu » qui – surtout grâce au progrès technique- n’a plus besoin de l’autre. Dans les débats « sociétaux » cette sape du socle commun- via cette nouvelle définition de l’Homme – est désignée souvent avec l’expression savante, mais malheureusement assez lourde : « la rupture du paradigme anthropologique ».

On pourrait maintenant spéculer ou philosopher sur les facteurs (nouveaux ou anciens) qui ont provoqué cette rupture, qui est d’ailleurs accompagnée d’une accélération du temps (tout va plus vite, seulement le court terme compte). Or notre réflexion porte de préférence sur la question : est-il possible de rétablir une cohésion sociale, et si oui, comment ?

Il apparaît que ce rétablissement soit, à long terme, seulement possible, que si on retrouve un consensus dans nos sociétés autour du concept de la « personne », autour d’une notion de l’être humain, qui, d’ailleurs, était universellement partagée après la II. Guerre Mondiale par des pays de culture religieuse et des pays de culture athée (communiste).

Entretemps, faute de pouvoir, à court terme, soigner la cause, il reste à soigner les « symptômes » de cet individualisme excessif, afin que l’absence de cohésion sociale ne se transforme pas en guerre civile larvée ou ouverte. Ces « symptômes » sont (liste pas exhaustive) :

1) l’incapacité d’écouter

2) l’incapacité de dialoguer,  c’est à dire de penser que l’autre peut m’apporter quelque chose, que la diversité est aussi source de richesse

3) le manque de respect/de politesse envers l’autre personne, mais aussi envers la fonction, qui a été établi par le collectif (par exemple l’état) pour le bien commun : médecins, pompiers, policiers, enseignants, personnel hospitalier, militaires etc.

4) le manque de temps pour l’autre

5) la dévalorisation de la raison et la suprématie de l’émotion

6) le narcissisme qui se répand partout

Soigner ces symptômes se fait et se fera dans le domaine de l’éducation (en famille, si elle existe encore et à l’école), dans le monde associatif, dans le monde des entreprises, et dans la vie de la Cité.

Notre association, le CRI, s’est toujours inscrite dans la démarche de soins décrite ci-dessus, et elle y reste attachée, même si la lame de fond de l’individualisme excessif provoque maintenant tellement de vagues  que certains citoyens craignent maintenant un tsunami.

 

 

 

 

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