Les religions sont probablement nées de l’immense incompréhension de l’homme devant les problèmes de l’univers et pour répondre à ses besoins métaphysiques, en particulier ce qu’est la mort et ce qu’il peut en advenir ensuite.

Le premier Dieu, pour beaucoup de civilisations, fut le soleil. Ces religions, où l’astre qui nous éclaire est Dieu, perdurent encore dans certaines régions du monde.

D’autres religions apparurent ensuite, juive, chrétienne, musulmane, plus proches de nous, non seulement par leur historicité, mais parce que riches des conséquences qu’elles ont eues sur nos us et coutumes, notre politique, notre vie artistique, philosophique et bien évidemment sur nos actuels besoins métaphysiques qui n’ont en fait guère changé depuis la nuit des temps.

D’autres, plus loin de nous encore par leur distance, comme les religions asiatiques, ont eu les mêmes conséquences.

Tout cela peut être mis au compte créditeur des religions qui, malgré leurs différences, restent profondément attachées à l’existence d’un ou plusieurs dieux.

Dans une quête des mérites personnels, les religions ont beaucoup stimulé les êtres humains à agir dans le sens du bien et du beau et de leur faire faire les plus nobles des efforts pour toujours être meilleur dans tous les domaines de la vie et leur faire aimer l’ensemble de l’humanité. Tout ceci représente la “lumière” des religions.

 Mais en face, il y a le côté sombre de celles-ci: on s’insulte, on se fait la guerre, on s’entretue au nom de Dieu. C’est la Croix contre le Croissant et l’Etoile, le Croissant contre l’Etoile et la Croix, l’Etoile contre les deux autres réunis, et l’on pourrait aussi citer le Croissant contre les dieux de l’hindouisme etc..

 Devant tant de malheurs, l’homme devrait alors se poser la question de savoir ce qu’en tant qu’homme, pourquoi il a perverti les inspirations sacrées de fraternité, mais de savoir aussi ce que les responsables religieux ont fait des “paroles divines”, eux qui s’arrangent trop souvent à faire des autres hommes leurs propres instruments de pouvoir et d’asservissement en commentant, à leur manière, les textes les plus sacrés.

 Pour le croyant, l’homme ne devrait aller en paradis ou en enfer que par la volonté de Dieu et jamais par la conséquence malheureuse des paroles de ceux qui envoient, au nom de  Dieu qui n’en demande pas tant, au sacrifice suprême des “moutons” endoctrinés jusqu’au fond de l’âme et des tripes.

 Dans le monde d’angoisse et de violence dans lequel nous vivons, il devient absolument nécessaire que les hommes se mobilisent contre tous les fanatismes religieux, de quelque mouvance qu’ils soient, que ce soit à titre individuel ou collectif, par le biais de nos institutions laïques et religieuses, car il est inacceptable que des hiérarchies spirituelles laissent agir, avec bienveillance, des groupuscules d’activistes intégristes, sous peine de laisser entrer la religion qu’ils défendent et enseignent dans l’obscurité de l’histoire humaine.

 Lumières ou ténèbres sont- elles les deux grandes directions vers lesquelles vont tendre les religions ? Ce ne sera pas Dieu qui en décidera, mais l’Homme en fonction de ce qu’il fera.

 Cependant, notre réflexion à thématique religieuse, ne nous fait pas non plus oublier que bien des systèmes politiques, bien des idéologies d’inspiration laïque ou bien d’autres considérations géopolitiques, économiques, climatiques ont été à l’origine d’épouvantables massacres. L’être humain restera toujours un loup pour l’homme.

   Avril 2015