mar14th2024

LE POURRISSEMENT…LA PIRE ARME POLITIQUE

Nous assistons en France à des mouvements sociaux qui débouchent sur des actions de forte intensité comme les toutes récentes manifestations agricoles ou moins spectaculaires comme les actuelles « opérations escargots », provoqués par les taxis qui protestent contre les nouvelles propositions de tarifs de l’Assurance Maladie en ce qui concerne les transports de malades.

Pour manifester ainsi son mécontentement, certains ont des armes efficaces comme les tracteurs ou les camions pour effectuer des blocages ou des manifestations de force alors que d’autres n’ont que leur brassard et la « manif » en marchant dans la rue, ce qui bien évidemment n’engage pas la même considération vue du gouvernement en place.

Mais le vrai problème n’est pas là. Beaucoup de manifestions ou les gros problèmes surviennent parce que les solutions pour les résoudre n’ont jamais été prises en amont, ce qui amène les gouvernements à n’agir qu’en urgence, débloquant des fonds pour résoudre ponctuellement une difficulté sans toujours aller au fond des choses.

Comme exemple particulièrement frappant, on peut prendre l’actuel manque de médecins ou de personnels de santé. Tout a commencé au début des années 1970 où les professions de santé et  le fonctionnement des établissements de santé publics et privés ont été mis à mal sans discontinuer au prétexte que la santé coûtait trop cher et qu’il fallait faire absolument faire des économies avec le résultat que l’on connaît et tout cela malgré les alertes incessantes des représentants professionnels.

Le monde de l’Agriculture connaît des problèmes connus depuis longtemps : culture extensive ou intensive, utilisation des engrais, pollution, gestion de l’eau et des catastrophes naturelles, problèmes environnementaux, régulation de la concurrence étrangère, et bien évidemment rémunération.  Jamais ces problèmes n’ont été gérés d’une façon globale avec une recherche de la vision à long terme alors que la production agricole est absolument nécessaire à l’alimentation des Français et d’étrangers via l’exportation.

Ces visions à long terme manquent à l’enseignement (changements de ministres et de réformes rapides sans plan à long terme), la police (on repeint quelques commissariat, on équipe de quelques caméras portatives mais on ne fait rien pour l’image de marque de la police), la justice et l’on pourrait multiplier ainsi les exemples.

Est-ce notre façon de pratiquer la politique avec nos élections de mandats à courte durée qui fait que les gros problèmes ne sont pas suivis sur des périodes plus longues ou cela vient il de notre culture qui favorise l’immédiat au détriment du durable ? Il faudrait pourtant, pour le bien de tous que l’on évite de laisser pourrir les situations difficiles au point de ne plus rien pouvoir réparer valablement ce qui a cassé. Mais que faire si le « pourrissement » résulte d’une politique délibérée ?  Le « pourrissement » peut également résulter d’une incapacité gouvernementale comme l’est le résultat de notre politique africaine.

Allons-nous laisser voir la France se fracasser faute d’un entretien sérieux et au long cours de toute sa structure sociale et économique et d’un suivi sérieux des problèmes en devenir ?

Cela risque bien d’arriver.

Mais alors pourquoi ne pas mettre en place un organisme d’état ou de donner mandat à un existant malgré la méfiance que nous inspirent trop souvent les actions publiques. Qui tient compte des avis de la Cour des Comptes par exemple ?

Certaines assemblées  comme le  Conseil Economique et Social (3ème Assemblée de France) ou le Haut Commissariat au Plan pourraient jouer ce rôle dont la fonction serait de faire  assurer la continuité des projets annoncés mais un peu trop vite oubliés et empêcher ainsi les bonnes idées de pourrir lamentablement dans les champs de la politique à courte vue sans oublier que certains hommes politiques, dont la personnalité était reconnue, comme par exemple M. Mendes France ou encore Philippe Seguin, pourraient aussi assurer cette fonction de réactivateur de mémoire et d’assise de l’autorité de l’état quand celle-ci est bafouée par des antidémocrates.