avr2nd2020

LE MONDE APRES L’EPIDEMIE

Face à l’épidémie du CoVid-19, beaucoup posent la question si, une fois l’épidémie passée, le monde n’aura pas définitivement changé. Pour pouvoir donner une réponse à cette question (pour certains parmi nous ce n’est plus une question, mais une conviction !), il faudrait préciser ce qu’on doit comprendre par « le monde ».

Il y a le monde physique autour de nous avec ses lois. Ces lois ne changeront pas, et nous sommes actuellement les témoins de la manière dont elles s’appliquent à nous. Ce monde physique, qu’on peut aussi appeler « nature », peut être l’objet d’une activité humaine. L’Homme peut donc utiliser ces lois, mais il ne peut pas les changer. Les lois de la nature, l’Homme peut les utiliser bien ou mal, mais il peut aussi les ignorer superbement, avec les résultats que nous déplorons actuellement sur notre planète de plus en plus chaude.

Ces réflexions nous font découvrir un autre « monde », le monde des êtres humains, avec leurs comportements et leurs organisations. Ce monde-là, va-t-il changer ? La prudence s’impose ici quant à une réponse, au vu de ce que l’histoire de l’humanité nous raconte, et de  ce que les sciences naturelles et sociales nous disent sur l’homo sapiens.

Même si l’épidémie va faire redécouvrir à de nombreuses personnes la solidarité, l’esprit civique et le sens de l’essentiel, la capacité humaine à oublier, va vite ranger cette épidémie dans les tiroirs « souvenirs ». Les gens égoïstes vont rester égoïstes, les gens altruistes resteront altruistes. Les gens spirituels vont rester spirituels, et les gens matérialistes resteront matérialistes.

 

Ces constats concernent l’individu, mais comment cela se présente t-il au niveau des « organisations humaines », qu’on pourrait également appeler « domaines de sociétés » ? En regardant surtout les domaines de l’économie et de la politique, des changements seront prévisibles dans ces domaines, mais pas des changements radicaux. La mondialisation outrancière sera finie. Or, elle est déjà en crise depuis une vingtaine d’année. On relocalisera plus, surtout dans la production des biens et services considérés comme « stratégiques », mais l’augmentation des prix, qui en découlera, limitera cette tendance. Le tourisme va, pour un moment, s’orienter vers des lieux plus proches, mais pour longtemps ? Dans le domaine de la Santé, il y aura des réformes pour mieux affronter une épidémie, mais pour le reste ?

 

Après une récession et une crise financière, l’activité économique va reprendre, et la crise climatique restera le vrai défi pérenne de l’humanité et de son style de vie.