avr9th2017

LA MORALE FAIT ELLE GAGNER?

Peut-on instrumentaliser la morale pour accéder au pouvoir et à notre porte-monnaie ? En France, un pays de culture catholique, la réponse est régulièrement; « NON ! ». On est honnête pour être honnête, et non pas pour gagner plus d’argent ou plus de pouvoir.

Contexte culturel moral religieux:

Dans les sociétés de culture calviniste (une version du protestantisme), comme par exemple  la Suisse, les Pays-Bas, les Etats-Unis, la réponse n’est pas nécessairement la même.

Cela s’explique, car, selon Calvin (un Français), une richesse matérielle et une position d’influence qui résultent d’un travail dur, exécuté d’une façon honnête et économe, ne sont pas, par principe, quelque chose  de douteux, mais, au contraire même,  un possible indicateur de l’appartenance du travailleur entrepreneur aux « élus » pour qui , après leur mort, des places sont déjà réservées au paradis.

Or, il faut l’avouer, en 2017 nous sommes en France trop contradictoires dans nos pensées et action, pour ne pas dire trop « paumés », pour répondre d’une façon cohérente à cette dualité: Comme consommateur, attaché à l’environnement et à la santé, nous permettons avec nos achats « éthiques et bio » que des secteurs économiques entiers gagnent plus d’argent avec la morale. Nous consommons donc un peu comme un calviniste, mais nous continuons, comme citoyen, à penser comme un « catho », y compris comme beaucoup d’anticléricaux ou d’athées.

Nous exigeons honnêteté et crédibilité de nos politiques (vertus importantes pour les protestants), mais nous organisons notre politique comme une monarchie républicaine, où le « roi » et les « élus » ont des privilèges et essaient de cultiver leurs jardins secrets, ce que nous acceptons, relevant d’une politique comme au « bon vieux temps » du catholicisme d’état, avec ses hypocrisies et doubles morales.

Double sens moral:

Nous sommes devenus « calvinistes » dans nos exigences de probité envers nos responsables politiques, mais nous restons « cathos » quand il s’agit de fermer les yeux quant à la manière, pas toujours très « morale », d’acquérir des informations judiciaires les concernant par certains journalistes.

Instrumentaliser la morale avec des méthodes immorales pour gagner de l’argent ou une lutte politique, devient de plus en plus courant, et nous le cautionnons  par le type de produit et le type de média que nous consommons.

La morale fait elle gagner ?

Dans un contexte français si paradoxal (en pleine mutation ?), ce n’est pas sûr. Ce qui est  certain, par contre, c’est que la morale y perd et la France avec.